Regard sur une guérison à la fois extraordinaire et exemplaire. Mon article dans le journal Néosanté à propos du livre de Gabriele Freytag:
« L’essentiel n’est indiqué sur aucune carte.
Il se dévoile par l’expérience, la confiance
et la patience. »
Gabriele
Freytag
Un lieu sauvage est
le récit autobiographique de la psychothérapeute allemande Gabriele Freytag. En
1997, elle reçoit le diagnostic d’un cancer du col de l’utérus à un stade avancé
(PAP5). Pour éviter le traumatisme d’une hystérectomie, la mutilation de sa féminité et
l’empoisonnement de son corps elle choisit, en accord avec son métier, un
chemin loin de tous les protocoles conventionnels. Dans un premier temps, son
courage et son espoir se basent sur l’expérience du professeur de yoga Adelheid
Ohlig, guérie du même type de cancer en s’appuyant exclusivement sur les médecines
douces et la psychothérapie. A la recherche des vraies causes de sa maladie,
elle découvre son mal dans le rapport qu’elle a envers elle-même et sa façon de
se positionner dans sa vie. Elle s’intéresse, entre autres, aux travaux de
l’oncologue berlinois Walter Weber qui comme Ryke Geerd Hamer voit l’origine du
cancer dans un conflit intérieur non résolu, vécu dans la solitude. Selon ce
médecin, les cellules cancéreuses sont des cellules qui ont perdu leur capacité
de communiquer avec leur entourage direct pour se retirer « dans leurs
bulles » avant d’envahir l’ensemble. Elle s’inspire du travail de la
psychologue Monika Wiedemann-Borne qui constate que les malades du cancer sont
souvent des gens très affables et adaptés qui n’ont pas intégré leur côté
indompté, l’enfant « mauvais » que nous avons tous en nous et qui va
à l’encontre de ce que l’on attend de lui. Ce sont alors les cellules
« malignes » qui lancent l’appel d’intégrer nos zones d’ombre et de
nous montrer au monde tel que nous sommes.
Avec profondeur, légèreté et humour, Gabriele Freytag emmène
le lecteur sur son parcours qui se construit successivement : les
encouragements et les obstacles qu’elle rencontre, ses réflexions pour peser le
pour et le contre, la prise de responsabilité pour sa santé, son intérêt pour
les travaux de David Servan-Schreiber, Caryle Hirshberg, Candace Pert et Susan
Sontag, ses confrontations aux gynécologues qui lui reprochent souvent violemment
d’agir de façon folle et irresponsable, ses doutes et ses peurs avant de choisir
un chemin qui est résolument le sien. Consciente du danger, elle part dans une
expérience sans précédent : « Approcher
le sauvage n’est pas sans risque. Nous devons quitter notre confort car le
sauvage se trouve au-delà des sentiers battus. » (p. 228) Son choix se
base sur le savoir ancestral que l’humain n’existe pas seulement dans sa dimension
physique. Les liens entre le corps et l’esprit sont indissociables et forment
un ensemble. Avant de se manifester dans le corps physique, notre mal-être et nos
maladies apparaissent d’abord dans les couches subtiles et immatérielles qui font
elles aussi partie intégrante de notre être. Gabriele Freytag part alors de
l’idée qu’un problème, même s’il s’appelle cancer, doit être résoluble à
l’endroit où il commence par se manifester : dans nos dimensions psychologiques
et spirituelles.
Elle se met à la recherche de médecins, de thérapeutes et de
guérisseurs qui accompagnent son choix. Un seul médecin, une femme, est prête à
la soutenir inconditionnellement et à se laisser guider par l’intuitivité et la
créativité de sa patiente. Lors de son parcours, elle en rencontrera beaucoup
qui s’opposent à l’idée de guérir d’un cancer sans avoir recours à la médecine
conventionnelle. Le souhait de Gabriele Freytag n’est pas de s’opposer à la
médecine allopathique mais surtout de préserver sa féminité et son intégralité.
Avant de faire appel à la chirurgie, elle veut donner une chance aux forces
d’auto-guérison de son corps.
Comme outil principal, elle choisit ce qui lui est le plus familier : la psychothérapie créative. Après plusieurs déceptions, elle renonce à trouver un thérapeute prêt à accepter sa décision d’utiliser la psychothérapie non pas de façon complémentaire pour limiter les dégâts du traitement conventionnel mais comme thérapie de base. Personne n’a encore marché sur l’eau, entend-elle avant de comprendre que toutes ses tentatives l’amènent toujours au même endroit : face à elle-même. Tous les sens aux aguets, elle se met en quête des causes émotionnelles de sa maladie et commence à soigner en profondeur les zones troubles de son être : « Une maladie nous propose toujours d’aller à la recherche des causes. Quand le corps ne guérit pas et quand la guérison n’avance pas, je peux me connaître de façon plus intense. Je me disais qu’être en vie est l’art d’être curieux de soi-même. » (p.76)
Comme outil principal, elle choisit ce qui lui est le plus familier : la psychothérapie créative. Après plusieurs déceptions, elle renonce à trouver un thérapeute prêt à accepter sa décision d’utiliser la psychothérapie non pas de façon complémentaire pour limiter les dégâts du traitement conventionnel mais comme thérapie de base. Personne n’a encore marché sur l’eau, entend-elle avant de comprendre que toutes ses tentatives l’amènent toujours au même endroit : face à elle-même. Tous les sens aux aguets, elle se met en quête des causes émotionnelles de sa maladie et commence à soigner en profondeur les zones troubles de son être : « Une maladie nous propose toujours d’aller à la recherche des causes. Quand le corps ne guérit pas et quand la guérison n’avance pas, je peux me connaître de façon plus intense. Je me disais qu’être en vie est l’art d’être curieux de soi-même. » (p.76)
Dialogues avec les cellules malades, visualisations,
méditations, transes, rêves – elle explore ses dimensions immatérielles sous
plusieurs angles pour s’approcher parfois à pas hésitants mais surtout portée
par son optimisme, sa curiosité et la confiance en son corps de ce qu’elle
appelle son lieu sauvage. C’est un
voyage qu’elle entreprend à la fois seule et accompagnée par des personnes qui
comme elle considèrent le vivant comme un ensemble intelligent en vibration. Ce
ne sera qu’à la fin de son parcours qu’elle saura que ses amis et sa famille
n’ont jamais eu de doutes quant à la justesse de son choix. Le fait que ses
proches lui aient fait entièrement confiance était d’un grand soutien pour elle.
Faire peser ses propres peurs et ses propres doutes sur la personne malade ou essayer
de la dévier du chemin qu’elle a choisi ne ferait qu’alourdir sa situation et
n’aide personne. Rien n’est plus nocif que ces gens qui enlèvent l’énergie des
malades en leur imposant leurs propres opinions. Et rien n’est plus bienfaisant
que la confiance, le soutien et l’amour de ceux qui savent écouter et qui
donnent leurs conseils seulement quand on le leur demande.
Il faut beaucoup de courage à Gabriele Freytag pour laisser
derrière elle les autoroutes de la pensée collective et défricher un sentier radicalement
individuel. Les changements qu’elle a devant elle ne sont pas juste quelques
petites modifications. Il s’agira d’une réelle transformation, d’un changement
de paradigme. Sans s’exhiber, elle ose se confronter avec sincérité à ses
conflits intérieurs, à son histoire familiale et à son univers intérieur pour
développer patiemment sa propre méthode. Si sa guérison lui demande beaucoup, elle
est surtout un chemin de paix, de rires et de joies. Elle creusera en
profondeur, mais elle ne perdra jamais de vue que les choses importantes ne
sont pas forcément difficiles à atteindre. Elle, l’excellente élève, la
travailleuse, l’assidue, choisit la légèreté et la facilité pour guides :
« Le simple était plein d’envie,
d’autodétermination, d’intérêt, de promesses. Il me mettait en mouvement et me
rapprochais de l’art. Le simple me faisait plaisir et m’attirait vers ce qui
m’a toujours donné envie : la danse, le théâtre, la peinture, les voyages.
Maintenant je n’avais plus d’excuses. » (p.45)
Elle combine les approches holistiques comme l’homéopathie et
l’Ayurvéda. Elle expérimente le magnétisme et le chamanisme. Elle pratique le yoga,
les massages, les bains, la danse, le repos, la lecture, l’expression
artistique, les promenades et le contact avec la nature. Elle prend des huiles,
des jus, du thé vert et elle s’alimente de façon saine, jouissive et consciente.
Elle voyage en Inde et au Sri Lanka pour
se faire soigner et en Italie pour acheter et rénover une maison. Elle
communique avec son entourage et elle observe. Elle entend les messages dans
les événements et dans ses rêves. Elle admet ses blessures, sa vulnérabilité et
elle porte de la lumière dans ses zones d’ombre. Les cellules de son col de
l’utérus vont alors commencer à se modifier. Au cours d’un périple qui durera
neuf années, ses cellules malades finissent par se transformer en cellules
saines : « Ce qui m’a guéri
c’était de m’engager complètement sur le chemin de la connaissance de moi-même.
Si les souffrances émotionnelles sont admises et les conflits intérieurs
résolus, les cellules reçoivent de nouveaux messages et une autre programmation.
Ainsi, elles peuvent arrêter d’être des cellules cancéreuses. »
(p.119)
20 ans après son diagnostic et sans aucun recours à la
médecine conventionnelle, Gabriele Freytag est en parfaite santé. Elle témoigne
de son expérience non pas pour tracer une ligne toute faite ou pour donner des
idées de recettes mais pour encourager ses lecteurs à oser : oser mettre
en question les méthodes trop souvent destructrices de la médecine
conventionnelle, oser se confronter à ceux qui la pratiquent sans se poser de
questions, oser se mettre en question soi-même, ses habitudes, ses croyances,
ses schémas de penser. Déni ou lucidité ? Intransigeance ou souplesse de
l’esprit ? Folie ou vérité ? Le terrain est glissant et manque parfois
douloureusement de repères. Aucune statistique où s’appuyer, aucun protocole
qui aurait fait ses preuves, aucun fil conducteur à suivre et personne dans son
entourage qui pourrait servir de modèle. Il lui reste à prendre ses
interrogations et ses doutes en patience avant de déployer ses ailes et de
voler par ses propres moyens. Elle décide de se faire confiance, d’avoir foi en
cette voix qui se fait entendre depuis les profondeurs de son être et de croire
en la force de l’énergie vitale qui coule en elle.
Au début de son histoire, elle essaye surtout de contrôler
l’évolution de ses cellules cancéreuses. Elle avance à petits pas, en se
donnant des limites. D’année en année, elle révise ses choix et ses
possibilités. Parfois, le courage la quitte. C’est toujours à ces moments-là
qu’une transformation profonde se fait sentir. Pendant huit années et demie,
elle surveille ces cellules cancéreuses qu’elle appelle les ragazzi, de jeunes désinvoltes avec la casquette à l’envers
qu’elle voit tout droit sortis des rues du New York des années 20. Ce sont des
garçons nerveux, qui peuvent être dangereux, mais qui ont toujours une grande
envie de parler. Ensemble, ils gardent la situation sous contrôle. Les ragazzi affirment
qu’une intervention chirurgicale n’arrangera pas les choses. Ils gèrent. Et
Gabriele Freytag croit qu’ils disent vrai. Jusqu’au moment où elle décide que
ce sera désormais elle qui gère. Il ne s’agira plus de surveiller le mal mais
de s’en séparer complètement. Elle s’engage alors sans réserve, entièrement. Portée
par son intuition, son enthousiasme et sa conscience du lien, elle trouve enfin
la clé d’une guérison totale et durable qu’elle offre aujourd’hui avec
générosité à ses lecteurs. Elle reste pourtant humble, consciente qu’au fond,
notre vie dépend d’autres forces que les nôtres : « Le cancer nous rappelle que nous ne
contrôlons ni notre vie ni notre mort. Notre plus grande tâche est
l’acceptation de ce fait. » (p. 81)
Au moment où je fais sa connaissance, mon diagnostic d’un
cancer du sein date déjà de presque 5 années. En été 2012, je n’ai ni la clarté
d’esprit ni le courage de Gabriele Freytag. La nouvelle me surprend en pleine course.
Le jour même du diagnostic et encore sous le choc, toutes les décisions importantes
sont prises d’un seul coup: 6 séances de chimiothérapie, intervention
chirurgicale, 35 séances de radiothérapie et un traitement hormonal pendant 5
années. La totalité de la recette conventionnelle. Ce saut aveugle dans le faire m’éloigne de la question de l’être en souffrance. La machinerie se met
en route immédiatement et me laisse à peine le temps de réfléchir. D’autres entrent
en action pour moi. C’est indéniablement un grand confort et aussi d’un grand
réconfort. Toute une équipe se met à ma disposition et déploie tout son savoir-faire.
Beaucoup de personnes ont emprunté ce même chemin avant moi, avec plus ou moins
de succès. Je n’ai qu’à regarder celles pour qui le traitement a marché et suivre
les panneaux.
C’est à partir du moment où mes cheveux tombent que je
commence à me réveiller et à voir un peu plus clair. Je prends conscience de la
violence et de la toxicité des bombes chimiques que l’on est en train de
m’administrer. J’ai alors recours à quelques approches non-invasives,
non-nocives (et non remboursés par la sécurité sociale) : médecine
chinoise, naturopathie, biokinergie, soins énergétiques, … Ces approches
naturelles aident mon corps et mon esprit à mieux supporter la guerre qui a été
déclaré à mes cellules « malignes ». Je trouvais toujours étrange que
l’on donne cet attribut à un tas de cellules, comme si elles étaient de
sournois barbus avec des explosifs autour de la taille pour faire sauter
l’ensemble, mais j’ai envie de faire confiance à cette médecine que la société dont
je fais partie a choisie comme unique traitement. Si j’ai souvent critiqué le
fait qu’elle ne s’intéresse guère aux causes du mal et qu’elle perçoit l’humain
presque exclusivement dans sa dimension physique, j’ai très envie de croire en
ma chance. Chaque personne est différente
m’affirme-t-on pendant que l’on m’administre des traitements conçus pour des
millions de personnes. C’est alors sans garantie. Ceux qui me traitent espèrent
avec moi que ça va marcher en se basant sur leurs statistiques. 95% de chance
de réussite, me dit-on. Je me sens rassurée. Ce que je ne sais pas encore est que
ces chiffres sont calculés sur une durée de 5 ans. Je continue en toute bonne
foi sur mon autoroute et vais jusqu’au bout du protocole.
Enfin, pas tout à fait. Après quelques mois, j’arrête mon
traitement hormonal. J’avais commencé à me renseigner et à m’intéresser aux
études qui mettent sérieusement en question le traitement conventionnel et qui
dénoncent non seulement son inefficacité mais aussi sa dangerosité. Les
séquelles sont lourdes à porter : un risque accru d’infarctus, un système
nerveux et un système immunitaire gravement perturbés. Le pire : l’épée de
Damoclès de la récidive. La chimiothérapie et la radiothérapie sont des
traitements hautement cancérigènes et multiplient les possibilités de
développer d’autres cancers, plus difficiles à traiter. Mais ces chiffres-là
n’entrent pas dans les statistiques. Et ceux qui m’ont prescrit mon traitement
se sont bien gardés de parler des effets secondaires et des risques à long terme.
En fin de compte, j’ai l’impression d’avoir pris plus de
risques que Gabriele Freytag qui a su garder son organisme intact. Bien sûr,
aucun de nous ne peut être sûr que le verdict ne retombera pas un jour. Celui
qui a fait connaissance avec son dragon et qui a senti son feu lui brûler les
entrailles ne sera jamais tout à fait libre de la peur de son retour. Il n’y a
pas de garantie, pour personne. Nous avons tous des lieux sauvages en nous, des espaces non explorés et sombres qui
nous relient à notre nature indomptée, à ces énergies pas encore mises en
lumière dont nous savons si peu. Notre univers intérieur est fait de tant de galaxies
inconnues qu’une vie ne suffit pas pour les découvrir. Quand nos corps
développent des maladies, ils nous poussent à nous lever, à nous mettre en
chemin, à sortir de nos enveloppes et à avancer vers l’inconnu. L’évolution n’a-t-elle
pas toujours eu besoin de chocs, de conflits et de crises ? Ils mettent en
désordre nos univers bien rangés et bousculent tout. Les tiroirs s’ouvrent et
parfois tombent et ce qui était en bas apparaît soudainement en haut. Ce qui nous
semblait certain se révèle être une illusion et ce qui nous paraissait sombre
commence à briller d’une lumière inattendue.
Gabriele Freytag a su saisir cette occasion que la vie lui
avait apportée. Elle a accueilli ce que son mal-a-dit
et elle s’est mise à échanger avec la partie obscure de sa féminité qui
aspirait à être dévoilée jusqu’à ce qu’elle entende ses cellules
bougonner : nous n’avons plus rien à
te dire. Occupe-toi plutôt de tes dents et de ta nuque. Communiquer au lieu
de couper les ponts, intégrer au lieu d’exclure, s’abandonner à la sagesse du
corps au lieu de le combattre pour guérir l’ensemble vivant. 20 ans après, la médecine
conventionnelle se garde de s’intéresser à son cas. Il y en a qui doutent même
du fait qu’elle ait été malade. Elle est pourtant loin d’être un cas isolé. Il
existe nombre d’histoires de ces guérisons dites spontanées que la médecine allopathique ne sait pas expliquer. [1] Là où la
plupart d’entre nous ont recours à des armes de destruction massive, d’autres sortent
le drapeau de la paix. Là où la majorité pense que les solutions à nos
problèmes peuvent s’acheter, d’autres commencent à se mettre à nu. Là où le
courant dominant appelle à la résistance, d’autres entrent dans l’eau et se
font porter en confiance. Mais malgré ces beaux témoignages, il nous est
difficile de croire que nous portons en nous ce dont nous avons besoin pour
guérir. Il est difficile de croire que les maladies ne nous veulent pas de mal
mais nous aident à nous développer. Il est difficile de croire que des
sentiments refoulés et un déséquilibre psycho-émotionnel puissent provoquer
d’aussi graves maladies que le cancer. Il est difficile de croire qu’il peut
suffire de les sortir de l’ombre pour guérir. Et il est très difficile de
croire que nos blouses blanches ne l’aient pas compris. Mais qu’est-ce que l’on
pourrait attendre d’un système voué entièrement aux bénéfices matériels ?
Si le changement se fait encore attendre, il est pourtant
bien entamé. Ces sont nos sciences qui nous apprennent que notre univers est
fait de vibration et que les corps se forment selon les informations qu’ils
portent. De plus en plus nombreux sont ceux qui commencent à comprendre pendant
que d’autres défendent encore chair et ongles l’ancien modèle qui leur porte
avantage. Ce qui sort du courant dominant n’a-t-il pas toujours été ridiculisé
d’abord et puis persécuté avant d’apparaître comme une évidence ? Le
témoignage de Gabriele Freytag est si précieux car il s’intègre aussi dans un
questionnement global : celui de notre survie sur cette planète. « Si nous continuons à nier les
interdépendances (dans nos corps et dans notre système écologique) et à ignorer
notre mal-être, les choses vont s ‘aggraver. Les limites du supportable
sont déjà franchies. Si nous n’ouvrons pas les yeux maintenant, il n’y
aura plus de guérison possible, ni individuellement ni collectivement. »
La guérison devient possible quand nous commençons à accepter
les interdépendances entre notre corps physique et nos corps subtiles, entre nos
maladies et notre environnement, entre ce qui se manifeste dans le grand et ce
qui se manifeste dans le petit. Nous nous rétablissons quand nous reconnaissons
les liens pour réunir ce qui a été dispersé : « Dans cette histoire, le sauvage désigne le vivant qui s’organise
lui-même. /…/ Il ne connaît que le lien. C’est ce qui est important. Dans
chaque cellule vibre le tout et dans chacun et chacune de nous son chant veut
être entendu. Le sauvage est grand et nous lance un énorme défi. S’il est
divisé en morceaux, il ne peut plus être compris. » (p.227) En
dévoilant ainsi leur sens, nos maladies deviennent supportables, acceptables.
Nous prenons courage car nous comprenons que ce qui arrive est avec nous, et
non pas contre nous. Nous permettons alors à la maladie de mettre le doigt là
où cela fait mal, de nous montrer que nos plus grandes blessures se cachent
souvent là où nous voyons des vertus, de nous arracher nos masques de
protection et les écrans que nous avons mis autour de nous pour nous confronter
aux questions vieilles comme le monde : qui suis-je en-dehors de mon
statut social, mon clan, mon métier, mes biens et surtout : qu’est-ce
que je fais ici ?
Nous seuls pouvons trouver réponse à ces questions. Personne
ne peut traverser à notre place ce passage obscur et étroit. Il n’est donc pas
étonnant que beaucoup vivent leur guérison comme une naissance. Derrière le cri
de guerre tu meurs ils ont entendu l’appel
à une nouvelle vie, plus authentique, plus attentive à l’énergie qui vibre en
eux et plus reconnaissante face au cadeau qui nous est offert : la
capacité de dire oui ou non à ce qui nous arrive. Voilà tout
notre pouvoir. Pour guérir de nos maux, il ne s’agit pas d’être le plus
performant possible et de tout faire pour mériter notre salut. Il s’agit plutôt
de laisser quelque chose et de s’abandonner en confiance : « Je me laissais glisser dans les eaux du
lâcher-prise, là où les larmes peuvent couler autant qu’elles veulent. Je me
laissais porter par les airs du pardon et de la compassion. D’en haut, la terre
est si belle et appelle tant de respect. Rien n’est faux. Tout peut être
accepté. Je me confias à la terre et cherchais les paysages maternels du
laisser-faire, là où il n’était pas nécessaire d’accepter tous les défis et de
gagner toutes les batailles. C’est ici que l’on peut s’appuyer contre un arbre
et puiser une force illimitée. » (p.46)
Gabriele Freytag : Ein
wilder Ort, MartaPress 2017
[1] Voir par exemple le documentaire de Ty Bollinger The truth about cancer https://thetruthaboutcancer.com qui présente en neuf épisodes les traitements
anti-cancer naturels et non nocifs (nutriments, thérapies, hygiène de vie)
ou le Radical Remission Project de
Kelly Turner.
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