mercredi 31 juillet 2019

L'eau dans tous ses états


L’eau – symbole de pureté, de vie et de renouvellement, matière première précieuse qui contient le commencement de toute chose. Elle constitue 65% du corps d’un adulte et plus encore du corps d’un enfant. L’eau est le seul composé naturel de notre planète qui existe sous forme solide, liquide et gazeuse. Elle se transforme selon la pression, la température et les informations qu’elle transporte et apparaît sous de multiples formes : source, rivière, lac, océan, neige, glace, givre, brouillard, rosée, nuage, vapeur, … Elle suit un processus interminable de changements. Pour se nettoyer, elle doit traverser les couches dures et profondes de la terre. C’est après cette purification qu’elle peut redevenir source et recommencer le circuit de la transformation.

Nous allons accompagner le voyage d’Ondine. La légende raconte que cette nymphe, un génie de l’eau, aimait s’asseoir sur la margelle des fontaines et peigner sa longue chevelure ou se baigner dans les cascades, les lacs et les rivières. Comme les humains, cet être sensible est traversé par des émotions et habité par des sentiments. Comme les humains, elle connaît la joie, mais aussi la colère, la tristesse et la peur. Et comme l’eau, son élément, elle doit toujours traverser les couches obscures et rocheuses avant de rejaillir et d’aspirer à nouveau vers la lumière. Pour pouvoir monter vers le haut, elle a besoin de s’appuyer sur le bas. Pour faire briller ses côtés lumineux, il est nécessaire qu’elle ait intégré ses zones d’ombre. 

Ondine sait alors par expérience qu’il n’y a ni émotions négatives ni émotions positives. Toutes ses émotions sont ce qu’elles sont. Elles ne sont ni bien ni mauvaises. Quand elle ressent quelque chose qui lui est désagréable, pesant, elle sait que son être est en train de dévoiler quelque chose qui n’a pas encore été porté à la lumière. Elle se laisse alors traverser par son émotion et elle observe : qu’est-ce que je ressens exactement ? Où se trouve mon ressenti, dans quelle partie de mon corps ? Qu’est-ce qu’il fait avec moi ? Est-ce que c’est doux, étroit, harmonieux, grinçant, fluide, explosif, spacieux ? Est-ce que je me sens pétillante, calme, faible, enthousiaste, angoissée, tendre, gênée, timide, excitée, triste, curieuse, nerveuse, inspirée, confiante ? En posant des mots sur ce qui arrive, Ondine accueille chacune de ses émotions comme une invitée. Elle lui ouvre la porte pour la saluer, mais elle ne s’accroche pas à elle. Elle la laisse passer pour recevoir d’autres invités. Tous lui sont les bienvenus. 

Ondine sait qu’il ne servirait à rien de claquer la porte à ceux qu’elle ne veut pas avoir chez elle. Ils entreraient par la fenêtre en cachette et sèmeraient le désordre derrière le voile de son inconscience. Elle a alors décidé d’accepter le passage de tout le monde, aussi des trouble-fêtes, car elle a remarqué que quand elle ne s’y oppose pas, quand elle écoute ce qu’ils ont à lui dire, ils vont vite passer. 

Pour que personne ne soit à l’étroit, elle se rend le plus vaste possible. Pour cela elle se pose, elle respire profondément et imagine comme son espace intérieur s’ouvre de plus en plus. De passage en passage, elle apprend à laisser tomber ce qui encombre cet univers qui se trouve à l’intérieur d’elle. Ses aspérités et ses peaux dures se dissolvent et ses zones d’ombre s’éclaircissent en se frottant aux cailloux et aux rochers à qui elle a à faire. C’est ainsi qu’elle s’affine et devient de plus en plus transparente, comme un diamant.

Nous, sœurs et frères d’Ondine, nous pouvons apercevoir son éclat quand nous y sommes attentifs. C’est alors que nous pouvons entendre son invitation à voyager avec elle à travers les différentes couches de notre être. Si nous le souhaitons, nous pouvons sentir avec elle vibrer en nous la joie, la colère, la tristesse et la peur, pour revenir toujours à ce qui est notre vibration naturelle : la joie. Laissons-nous emmener vers des sphères à résonances multiples et dé-couvrons ce qui en nous aspire à la lumière. Par la reconnaissance de ce que nous ressentons, tout ce qui a agi dans l’ombre se libère de sa prison et s’envole pour ne plus nous déranger. En compagnie d’Ondine, nous arrivons enfin à transformer nos dissonances intérieures en harmonies. 


Joie

Au cœur de la forêt et à l’abri de la lumière, coule une source secrète. Après avoir traversé les couches rocailleuses avec persévérance, après s’être frottée aux sables et aux cailloux avec patience et après un long repos dans les lacs souterrains, l’eau a trouvé son chemin vers la surface de la terre. Inlassablement, les gouttes jaillissent vers la verdure humide de l’épais feuillage qui couvre sols et rochers. Aucun rayon de soleil n’a encore caressé cette eau pure et fraiche. Aucun souvenir ne s’est encore gravé dans sa mémoire, à part celui d’être le fruit de l’amour entre la terre et le ciel. Goutte après goutte sort des entrailles de la terre. Portées par l’envie d’expérimenter, d’avancer et de grandir, elles ne savent rien encore ni d’elles-mêmes ni du monde qui les attend. Elles sont innocence et perfection. Quel sens vont-elles prendre dans leur vie ? Tout est ouvert, tout est possible et tout est à expérimenter. 

Assise sur un rocher, Ondine se laisse envelopper par la fraîcheur de la vie qui naît. Son cœur bat au rythme de la joie de ce qui est en train d’éclore autour d’elle. Doucement, son souffle se répand dans ses poumons, puis dans son ventre et dans toutes les cellules de son corps. Elle sent son sang et avec lui la vie couler dans ses veines et la remplir de confiance et de sérénité. Elle est en sécurité. Portée par la terre ferme et enveloppée dans sa robe de feuillage, tout est à découvrir. Que va lui offrir cette vie qu’elle a devant elle ? 

Je vous vois, rochers, arbres, fougères. Je te vois, mousse, et je me réjouis de ta délicatesse. Je vous sens tous près de moi. Je sens votre douce humidité et je me laisse effleurer par votre souffle. J’entends le bourdonnement des insectes et le chant d’un oiseau lointain, émerveillée. Je suis là ! Je fais partie de cet univers qui accueille mon être. Guidée par ma curiosité et mon enthousiasme, j’explore ce qui se présente à moi. Légère comme une feuille et souple comme les herbes bercées par la brise, rien ne me choque et tout me traverse. Tout est miracle. Que le monde est grand ! Qu’il est riche ! Qu’il est à moi ! C’est pour moi que les oiseaux chantent, pour moi que le vent souffle, pour moi que les fleurs se sont parées de toutes les couleurs et de tous les parfums. Dans un tourbillon de gaieté, je vole, je volette, je voltige et je ne sens aucune limite. Mon cœur est grand ouvert et spacieux et accueille tout ce que mes sens m’apportent.

Les joues roses et les yeux brillants, Ondine avance. Elle suit le courant de la source et traverse la forêt de sa naissance jusqu’à ses bords. Le dense feuillage s’éclaircit et déjà elle voit le ciel à travers la couronne des arbres. Quelques pas encore, et elle se trouve dans une vaste clairière. Le bourdonnement des insectes devient plus intense, les odeurs et les couleurs changent, et aussi la lumière. La verdure tamisée est devenu clarté, réverbération, étincellement. Ses pieds nus courent sur l’herbe et la font sautiller d’enthousiasme. Elle rit, elle ouvre les bras et elle danse avec ce qui effleure son regard et sa peau. Elle se laisse caresser par les rayons du soleil qu’elle vient de connaître. Elle ressent l’extase de la vie qui scintille, qui danse et qui vibre. Inlassablement, elle se sent attirée par ce qui est plus loin, plus grand, plus haut. Sa promenade la rend de plus en plus souple, de plus en plus légère. Ses bras deviennent comme des ailes et elle s’élève vers le ciel pour se confondre avec sa lumière bleue. 


Colère

Après les profondeurs feutrées du monde d’en-bas, Ondine fait l’expérience de l’immensité du monde d’en-haut. Son corps est de plus en plus léger, de plus en plus fin. Sa montée vers le ciel lui apporte une sensation de liberté et de fierté, mais aussi d’inquiétude. Elle a quitté le connu pour se laisser aspirer par l’inconnu. Si avant les choses lui apparaissaient dans un ordre familier et réconfortant, elle perçoit maintenant désordre et confusion. Elle se sent sous l’emprise d’une étrange atmosphère. Plus elle s’approche du soleil, plus elle sent la chaleur augmenter non seulement autour d’elle, mais aussi en elle. Son univers vert et bleu se teint en jaune électrique. Elle sent la tension remplir l’air autour d’elle, comme si des présences inconnues lui marchaient sur les pieds. On la bouscule, on lui rentre dedans. On ne la respecte pas. Elle n’a qu’une envie : partir. Mais elle ne sait pas vers où s’orienter, où prendre place. Ses muscles et ses nerfs jusque-là souples et flexibles se tendent et son beau visage prend une expression contractée. Sa respiration devient saccadée et son cœur se met au galop.

Je me sens perturbée dans ce monde en désordre ! Je ne perçois que trouble et confusion. Dans mes veines, la vie est bouillonnement. Je me sens comme écrasée. Comme un lourd couvercle pèse sur moi et m’empêche de respirer librement. Je suffoque. Je sens la tension monter. Elle me prend comme une vague et me brûle les entrailles. Je la sens dans mon ventre, dans ma poitrine, dans ma gorge en feu. J’ai besoin d’espace ! J’ai besoin de me sentir respectée ! Je n’y arrive pas. La voix de mon impuissance hurle à l’intérieur de moi, mais aucun son ne traverse mes lèvres. Ma bouche reste fermée et n’exprime pas ce qui s’imprime dans mon corps. Mon souffle, de plus en haletant, ne me permet pas de poser mes mots et d’apaiser mes maux. Mon sang palpite dans mes tempes et tous les muscles de mon corps sont contractés. Je vois rouge ! J’ai l’impression d’exploser. Je suis prête à bondir ! 

La pression monte, la valve s’ouvre et l’eau devenue vapeur redevient liquide. Comme une fontaine elle fait éclater l’insupportable et se libère comme d’un habit devenu trop serré. L’orage éclate. Les éclairs tranchent et déchirent le ciel. L’air devenu irrespirable se fraye un chemin : Tonnerres ! Grondements ! Rugissements ! Le souffle de l’explosion touche les recoins les plus isolés. Le feu crépite furieusement et met en lumière ce qui jusque-là avait mijoté à couvercle fermé. L’incendie embrase tout sur son chemin avec une force à la fois destructrice et purificatrice. Trépignements, cris, souffles, et les paroles arrivent enfin. Ondine parle. Elle s’exprime. Elle se libère. Ses mots emportent ses maux vers l’extérieur et permettent aux flammes de sa colère de s’éteindre. Ondine s’apaise. Elle se pose. Elle prend place à nouveau. 


Tristesse

L’orage a donné un nouvel ordre, une nouvelle place aux choses. Ondine ne se sent plus à l’étroit. Elle a changé son habit et elle est redevenue goutte. Mais ses formes ont changé. Elle n’est plus la petite goutte pure et innocente qui a jailli des profondeurs de la terre et dansé avec le soleil. Après son explosion, elle sent en elle une sorte de torpeur. Ses formes s’arrondissent et son corps s’alourdit. Qui est-elle à présent ? Elle se sent seule, abandonnée, pire : rejetée. Où sont passées les choses si douces et familières ? Où sont passés les autres ? Dans l’espace qu’elle occupe à présent, il n’y a plus rien. Elle n‘aperçoit plus personne à travers ce voile de plus en plus épais qui se forme autour d’elle. Elle se sent comme dans une bulle, séparée du reste du monde. Seule au monde. Ses mouvements sont au ralenti. Elle se sent grave, pesante, abasourdie, plongée dans une mer de chagrin.

Où est passée la lumière qui m’avait attirée jadis ? Je ne la vois plus. Plus rien n’arrive à traverser mes parois épaisses. Plus rien ne me touche, à part ce sentiment si douloureux de l’abandon et de la perte. Je sens le vide en moi, le manque. Mon cœur en mal de vie ne voit que noirceur. Je le sens serré, étroit et à rythme hésitant. Il semble douter. Vers où aller maintenant ? Que faire ? A quoi bon ? Je doute. Je ne sais pas. Là où la vie me semblait infinie et illimitée, je vois à présent des murs et des prisons. Là où j’ai goûté l’abondance ne reste que du vide. Je ne vois que désenchantement. Le souvenir de mes jours heureux augmente encore ma peine. Fini ! Terminé ! Perdu ! Tout ce que j’ai aimé est mort à jamais et ne reviendra plus. 

Recroquevillée sur elle-même, sans forces et sans espoir, Ondine est assise devant son vide. Depuis les profondeurs de son être, un soupir se fraye un chemin. La gorge nouée, les yeux en feu, elle a l’impression de glisser. Ses formes rondes et lourdes la tirent inlassablement vers le bas. Soudainement, un bruit appelle son attention. Elle entend comme un claquement, un ruissellement, un écoulement. De l’autre côté de ses yeux voilés, elle aperçoit enfin des formes. Ne serait-elle pas seule ? Y-aurait-il d’autres présences près d’elle ? Tous ne seraient-ils pas partis pour la laisser en proie à son mal ? Les formes qui apparaissent devant son regard lui ressemblent étrangement. Elles sont toutes lourdes et rondes comme elle. Et toutes semblent se préparer à se précipiter vers le bas.


Peur

Assise au bord de son nuage, Ondine est prise de vertige. Sous son corps tremblotant, elle devine de loin, de très loin, les contours de la terre. Elle cherche désespérément où s’accrocher pendant que sa panique monte. Tout son corps se tétanise face au vide et essaye de s’appuyer sur ce qu’il peut trouver de solide. Mais elle ne trouve pas. Il n’y a rien. Ses mains cherchent en vain où se cramponner et ses pieds pendent au-dessus de l’espace. En ce moment, elle ne regrette non seulement sa joie perdue, mais aussi sa colère et sa tristesse. Tout ce qu’elle a vécu jusqu’à présent lui paraît mieux que son épouvante face à ce terrible inconnu. Qu’est-ce qui se passe si elle lâche ? Elle risquera de s’écraser et de mourir ! Elle ne veut pas. Elle préfère ne rien changer. La colère et la tristesse lui apparaissent maintenant comme des oasis dans le désert. Elle les connait bien et elles lui donnent comme du réconfort, quelque chose à quoi s’accrocher. Plutôt rester bien au chaud d’une vieille souffrance que de se lancer dans l’inconnu ! 

Je suffoque. Je sens la peur m’étrangler, me figer. Plus aucun son ne traverse ma bouche sans salive. Tout semble être à l’envers. Je sens le cœur battre dans mes tempes et la transpiration dans mes mains moites. Mes poils se redressent et ma respiration devient de plus en plus saccadée. Elle ne traverse plus mon corps et reste coincée dans ma poitrine. Toute mon attention se fixe sur un seul point : le vide en-dessous de mes pieds. Les muscles et les nerfs tendus à l’extrême, je sens mon corps s’immobiliser. Tout mouvement est inhibé. C’est comme si une vague de froid m’avait effleurée et transformée en cristal. Je sens pourtant frétiller quelque chose en moi qui me prouve que je ne suis pas encore morte. Je suis toujours vivante. Quand j’ose enfin me regarder, je vois que mes extrémités se sont transformées en petites branches fines, comme si j’étais une étoile. 

A sa grande surprise, Ondine aperçoit autour d’elle quantité de petits flocons de neige. Etait-ce la peur qui a transformé les gouttes en flocons ? Etait-ce dû à une chute de température subite ? Qui saurait le dire. Après l’éclat de l’orage, tout est devenu possible. Ce qui était en haut peut se trouver en bas, le petit peut devenir grand et le liquide peut se solidifier. Sauvée ! Ondine est devenue flocon, et avec elle toutes les gouttes autour. Quelles merveilles ! Aucun flocon ne ressemble à un autre. Ils sont tous parfaitement différents et parfaitement uniques à la fois. Ondine se trouve fascinée devant cette diversité. Elle fait partie d’un tout qui commence à se mettre en mouvement. Les bras ouverts et le cœur léger, elle se lance enfin dans le vide accueillant et comprend qu’il lui faut tout cet espace pour pouvoir voler. 


Sérénité

Doucement, Ondine plane vers le bas et se rapproche de plus en plus de la terre. Non pas dans une chute cruelle et abrupte, mais légère comme la plume d’un oiseau. L’explosion de la colère, la lourdeur de la tristesse et la paralysie de la peur se trouvent derrière elle. Le ciel surveille sa longue descente pendant que les vents soufflent délicatement pour accompagner son envol. A nouveau, elle ressent ce picotement agréable dans son corps, comme si elle revenait à la vie. Elle se donne en toute confiance à l’air qui semble l’accueillir avec bienveillance. Tous ses sens sont en éveil. En-dessous d’elle, elle aperçoit plaines et montagnes et au-dessus d’elle, sous la vaste voute céleste, des nuages teintés de toutes les blancheurs. Autour d’elle dansent des millions de petits flocons, chacune à la fois unique et pourtant uni aux autres. Elle n’est pas seule. Si elle a dû passer par les passages parfois étroits, en réalité elle a toujours été accompagnée. C’est seulement maintenant qu’elle en prend conscience. Elle réalise que tout est mouvement et que rien ne reste. Tout passe et revient à nouveau sous une autre forme. 

Comme je suis libre ! Je sens mon cœur battre joyeusement dans ma poitrine et mon souffle se répandre dans toutes les cellules de mon corps. Plus rien ne pèse, plus rien ne m’empêche de m’épanouir et d’aller vers l’avant. Je vole, je vole, et quand je ne volerai plus, je sais que la terre m’accueillera comme la mère qu’elle a toujours été pour moi. Le ciel m’offre son espace et sa verticalité et la terre me fait cadeau de son horizon. Entre les deux, je m’oriente et j’avance librement. Toutes les rencontres me sont les bienvenues car elles m’offrent l’occasion de mieux me connaître. Je suis si heureuse de faire partie du grand jeu de la vie. Je ne sais pas ce qu’elle m’apportera mais je sens au fond de moi que tout ce qui arrive porte un sens caché. A moi de le découvrir. A moi de m’élancer dans les airs et de plonger dans les eaux, à moi de prendre les choses non pas contre moi mais pour moi.

Ondine se met à danser. Les yeux fermés et les bras ouverts, elle suit le mouvement qui lui est proposé. Elle danse avec tous ceux qui se présentent à elle, sans exception : ses joies et ses peurs, ses chagrins et ses rêves, ses ennuis et ses extases. Elle ne s’accroche à aucun de ses cavaliers et leur permet de changer en permanence. Ainsi, elle s’autorise à connaître de mieux en mieux ses partenaires et à devenir sensible à leur danse. Ensemble, ils développent des pas de plus en plus harmonieux. Sur le grand parquet de son monde, les cheveux d’Ondine volent dans le vent et les couches délicates de ses robes laissent entrevoir un corps qui semble rayonner depuis l’intérieur. Toutes les couleurs se réunissent et se combinent en ce corps, sans exception. Ensemble, ils forment un arc-en-ciel complet: le bleu serein, le violet mystérieux, le jaune joyeux, l’orange rayonnant, le rouge flamboyant et le vert apaisant. Dans un tourbillon allègre, les tonalités de toutes les émotions, de toutes les rencontres et de tous les événements se superposent. Ils rayonnent tous ensemble dans une blancheur claire et radieuse. Ce blanc qui inclut tout et ne rejette rien est le reflet de l’acceptation d’Ondine de laisser passer tout ce qui vient.


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