mercredi 26 novembre 2014

Interview sur le site de Cancercontribution

A la sortie de mon livre en novembre 2014, je suis interviewée par cancercontribution.fr, une plateforme qui réunit les acteurs concernés par le cancer (patients, médecins, responsables politiques, monde associatif, citoyens) où chacun, avec son expertise, participe à la co-construction d’une nouvelle vision autour de la maladie et de ses impacts sur la société.


Vous pouvez lire l'interview entier en cliquant sur plus d'infos:





Il y a quelque mois, Lauriane Bordernave, médecin anesthésiste, nous avait parlé de l'importance des thérapies " complémentaires". Mais quelle est la position du patient sur ce sujet ?
La parution du livre La maladie guérit a été l'occasion d'échanger avec son auteur, Kerstin Chavent, et d'aborder ce sujet, le rôle du patient, ainsi que d'autres thèmes qui nous tiennent à cœur.
Kerstin a été diagnostiquée d'un cancer du sein, soignée avec une chimiothérapie, une radiothérapie et une intervention chirurgicale :


K - J'ai bénéficié de la médecine 'allopathique' et j'ai toujours eu la confiance la plus complète en l'équipe soignante...

Mais ?
K - Mais je me suis sentie impuissante. J'ai accepté le traitement : ne pas être dans le dénial est important ; pour ma part, j'ai adhéré aux protocoles, mais c'est tout ce que j'ai pu faire. Pourtant, je sentais qu'il fallait que je fasse plus, qu'il y avait autre chose... je me suis approchée des médecines 'complémentaires' : la réflexologie, l'ostéopathie, le massage chinois, l'acupuncture : ces disciplines m'ont permis d'abandonner le rôle de victime qui subit un destin qui lui veut du mal, et de vivre au présent un processus de guérison.

Vous utilisez le mot 'guérison' qui justement est très peu employé lorsqu'on parle de cancer...Qu'est-ce que vous entendez par 'guérison' ?
K - Aujourd'hui, je vais bien ; mais pour que cela dure, je suis persuadée qu'il n'est pas suffisant de soigner l'organe malade. Je pense que notre corps essaie de nous parler et que la maladie fait partie de son langage. Dans cette optique, le cancer n'est pas 'le mal' : je déteste ce dualisme 'bon/mauvais', cette représentation du cancer en tant que 'monstre', 'ennemi à combattre'... Il s'agit plutôt d'un message, d'une tentative du corps pour nous dire quelque chose, pour attirer notre attention sur un aspect négligé. Chaque organe est relié à une émotion. Dans mon cas, le cancer a affecté le sein, ce qui indique un déséquilibre entre le "donner' et le 'recevoir'. Je suis persuadée que le corps et l'esprit ne sont pas séparables, et qu'une guérison durable est possible uniquement lorsqu'il y a une harmonie complète, un équilibre. Celle qu'on appelle médecine 'allopathique' et celles qu'on appelle médecines 'complémentaires', sont deux pieds qui permettent de trouver l'équilibre : le troisième pied - car sur trois pieds, on est bien plus stable que sur deux ! - est représenté par nous-même. Il s'agit d'une sorte de triangle où les trois éléments ont la même importance ; ils sont tous essentiels pour garder l'équilibre.

Ces dernières semaines, le site de Cancer Contribution a mis le rôle du patient et l'éducation thérapeutique à l'ordre du jour. Qu'elle est votre opinion à ce propos ? Est-il juste de 'responsabiliser' les patients ?
K - Autour du mot 'responsabilité', il y a une certaine confusion : responsabiliser ne signifie pas du tout culpabiliser ! Au contraire, cela signifie inviter à se prendre en charge, dans l'acception plus positive de l'expression - celle de prendre soin de soi, d'avoir de la douceur et de la bienveillance envers soi, de s'occuper de soi, de s'aimer !


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